Auteur - Jules Lemaitre

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Jules Lemaitre

Vennecy 27/04/1853 - Tavers 05/08/1914


Elu à l'Académie française en 1895
Collaboration aux Annales Politiques et Littéraires
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Biographie



27 avril 1853: Naissance à Vennecy (Loiret), fils d’un instituteur, Aimé Lemaître et de Désirée-Nathalie Ferrières son épouse, buraliste de poste
12 octobre 1853 : Le père est nommé instituteur à Tavers, un village voisin. Sur décision du maire madame Lemaître sera bien vite nommée maitresse d’école des petites filles
1856 : A trois ans, il entre dans la classe de sa mère au milieu des petites filles
1857 : Les parents partent remplacer un ménage d’instituteurs à Saint-Jean de la ruelle dans la banlieue d’Orléans
Les Lemaître reviennent à Tavers
1863 : Jules entre au petit séminaire de Sainte-Croix à Orléans
1867 : Il est renvoyé pour avoir lu sans permission le théâtre complet de Racine. Sur proposition de la voisine, madame Ménard de Franc parisienne qui passant l’été au château d’Equilly à Tavers a sympathisé avec Désirée, les parents décident d’envoyer le petit Jules, comme élève laïc au [Petit séminaire de Paris] collège Notre-Dame des Champs. Les jours de sortie il était reçut par les Ménard de Franc
1870 : C’est la guerre. Il voit passer, à Tavers les troupes française puis allemandes. Il voit des blessés.
Juillet 1871 : baccalauréat
1871-1872: Il suit comme interne à l’institution Massin, les cours du lycée Charlemagne
4 juillet 1872 : Intègre l’Ecole Normale Supérieure
1875 : Agrégation
8 octobre 1875 : Nommé professeur de rhétorique au lycée du Havre.« Outre ses fonctions au lycée, Lemaître donnait un cours de littérature dans une pension de jeunes filles, la pension Gyselinck, ou plutôt deux cours : il y avait les grandes qui comptaient de quinze à seize ans et les petites de douze à quatorze ». Il semblerait d’après ses poèmes dans Médaillons qu’il ait été, en tout bien tout honneur, ému par ces jeunes filles.
1er octobre 1876 : Aimé Lemaître, le père, prend sa retraite
4 novembre 1878 : Première conférence à la demande de la municipalité du Havre
5 juillet 1879 : Au Havre, Lemaître rencontre chez les Siegfried, Charles Bigot, journaliste au XIXème Siècle [Le journal d’Edmond About] qui fait passer à son patron un article sur un recueil d’études et de discours d’Ernest Bersot, directeur de l’Ecole Normale. L’article est rapidement publié.
août 1879 : Charles Bigot le présente, également, à Eugène Yung directeur de La Revue bleue qui lui demande des articles pour sa revue. « Une revue qui paye ses rédacteurs ».et lui commande un article qui paraitra sous le titre Le mouvement poétique en France, le 9 aout.
1879-1880 : Sur l’entremise d’un de ses élèves, Henri Fauvel, il est invité par Flaubert. Il le rencontre, par trois fois, à Croisset, et déjeunera avec lui. Ils sympathiseront, Lemaître en tirera deux articles. Flaubert interviendra auprès de Maupassant qui « sinécurise » au Ministère de l’Instruction publique pour trouver un poste à Lemaître qui s’ennuie au Havre. Grace à l’aide de Graziani, Chef du bureau du personnel à l’enseignement secondaire .Lemaître est nommé par un arrêté du 26 avril 1880, maître de conférences à l’Ecole supérieure des lettres d’Alger
Il semblerait que si l’enseignement papillonnant de Lemaître a été de nature à enthousiasmer ses élèves, il n’ait pas été considéré avec autant de compréhension de la part de l’inspection académique qui confrontée à sa créativité lui manifeste parfois de la réticence. Myriam Harry cite quelques rapports d’inspection : « Les familles ont exprimé des craintes sur la discipline de Monsieur Lemaître… Il prend ses fonctions trop à l’aise…Nommé à l’Ecole supérieure d’Alger, il part sans laisser de regrets… »
mai 1880 : Arrivée à Alger. La faculté des lettres est installée dans un provisoire passablement vétuste. Peu sensible au charme de l’exotisme il ressent le mal du pays.
Mi juillet 1880 : après avoir fait passer les examens il s’embarque pour la France.
Eté 1880 : Les parents Lemaître ont acheté une maison en contrebas de la route sur le coteau de Guignes à 500 mètres de l’école où ils ont travaillé. Cette maison est appelée Maison Charles du nom du physicien qui y a vécu. Elle voisine avec le Château d’Equilly où résident les Ménard de Franc chez qui la Paulette Deschalets passe ses vacances, elle va sur ses dix sept ans et souhaite s’échapper du couvent des Visitandines de Neuilly où elle fait ses études. Elle à une bonne dote et la fraicheur de son âge. Jules succombe peut-être un peu vite. Un mariage est prévu pour les vacances scolaires de l’année suivante quand Jules reviendra d’Alger.
Octobre 1880 : Un volume de poèmes Les Médaillons est publié chez Lemerre
Novembre 1880 : Retour à Alger. La faculté s’est installée dans des locaux modernes. Lemaître reçoit la visite de Maupassant qui à bien du lui proposer quelques sorties crapuleuses.
Eté 1881 : Retour à Tavers, Paulette n’y est plus elle à été renvoyée dans son couvent pour quelques tentatives de coquineries. Notre amoureux va trouver la mère supérieure et force le destin
Octobre 1881 : Mariage avec Paulette Deschalets, dans la chapelle du couvent de Sainte-Foy à Neuilly. Le couple s’accorde mal pour une multitude de raisons. Myriam Harry (une biographe de Lemaitre] nous en brosse à traits vigoureux une savoureuse Harlequinade. Bref, Paulette est atteinte du syndrome de la chèvre de Monsieur Seguin, elle rêve de découvertes et d’herbe tendre.
Novembre 1881 : Nouveau retour à Alger. Jules découvre l’&&&&&œuvre d’Alexandre Dumas et néglige un peu Paulette.
1882 : Paulette à une liaison extraconjugale, malheureusement rendue publique par un accident de la circulation qui fait désordre à Alger. Petit bras, Jules ne propose même pas un duel pour laver son honneur. Le recteur demande au ministre le remplacement du professeur.
28 février 1882 : Jules est nommé Chargé de cours à la chaire de littérature française de la Faculté des lettres de Besançon.
5 Mars 1882 : Jules et Paulette quittent définitivement Alger.
Comme le rapporte Martino, Le directeur de l’Ecole lui dédia ces quelques lignes : « Le souvenir de cet esprit délicat, sensible à l’extrême, ironique et charmant, restera longtemps cher aux auditeurs qui se pressaient à l’avance dans la petite salle où ses leçons consacraient les débuts d’une Ecole de Lettres. » Arrivés a Marseille ils se séparent Jules part travailler à Besançon et Paulette regagne son couvent. Jules écrit Une méprise qu’il envoie à Lemerre pour joindre aux Petites orientales qui devaient paraitre en octobre.
14 juillet 1882 : Décoré des palmes académiques
Eté 1882 : Vacances à Tavers
Rentrée 1883 : Liaison avec la femme d’un professeur de géographie bisontin. Paulette retrouve Jules, La vie reprend son cour.
12 février 1883: Thèse française de Doctorat, La comédie après Molière et le théâtre de Dancourt. Jugée un peu légère par le jury qui, cependant, lui délivre le titre en raison de sa notoriété journalistique. Thèse latine : Quomodo Cornelius noster aristotelis p&&&&&œticam sit interpretatus.
1884 (3) : Nommé professeur à la Faculté de lettres de Grenoble. La vie continue son cours. Paulette est enceinte. Grossesse difficile. L’enfant survit trois semaines à sa mère.
Octobre 1884 :Lemaitre quitte Grenoble après avoir demandé sa mise en congé
1884 : Il renonce à l'enseignement pour se consacrer exclusivement à la littérature démissionne et s’installe à Paris dans un petit appartement au troisième étage, rue Gay-Lussac. Il est présenté en même temps qu’Anatole France, au salon de Madame Arman de Caillavet et lui adresse quelques lettres dans lesquelles il fait sa cour : « Madame, je vous envoie une petite brochure qui est ma thèse de doctorat. Elle à été écrite trop vite, mais il s’agit d’une époque que vous aimez et dont vous êtes un peu. Vous recevrez aussi une histoire de martyr qui a la prétention d’être très philosophique. Je ne sais pas au juste pourquoi je vous envoie ces bagatelles. Je crois que c’est tout simplement parce que cela me fait plaisir, parce que je suis très heureux que vous me lisiez. Cela veut peut-être dire que je vous aime beaucoup. Je me hâte de corriger ce que cette déclaration a de malséant par tous les respects qui conviennent. » Elle le trouve charmant. C’est elle qui insistera pour qu’il se rende à « la redoute », sorte de bal masqué organisé par Arsène Houssaye (ancien administrateur de la Comédie française et président de la Société des gens de lettres en 1884).
Mi-carême 1885 : A la "redoute", il rencontre la comtesse de Loynes , une demi-mondaine qui a réussi. Coup de foudre, dès le lendemain, il est invité chez elle, 28 rue de l’Arcade (Elle y réside depuis 1865). Il s’y rend. Une idylle se tisse.
Son salon était connu du Tout-Paris. Elle y recevait tous les jours entre 5 et 7 heures. On y vit Clemenceau, Dumas fils, Barrès, le général Boulanger...
23 novembre 1885 : Lemaitre prend la suite de J. J. Weiss, décédé ou retraité, pour tenir la chronique de critique théâtrale « Feuilleton [hebdomadaire] » : La Semaine dramatique au Journal des Débats.

A suivre...
décembre 1904 : Nécrologie

M. Gabriel Syveton est mort dans des circonstances dont le mystère ne sera, sans doute, jamais dissipé. C'est la veille de sa comparution devant la Cour d'assises, pour avoir souffleté de général André à la Chambre [cf l'Affaire des fiches], que le député de Paris à été trouvé étendu sans vie sur le parquet de son cabinet de travail.

Les obsèques de M. Gabriel Syveton ont été célébrées samedi dernier au milieu d'une grande affluence. L'état major du parti nationaliste et de l'opposition y assista. Un seul discours à été prononcé sur la tombe de M. Syveton au cimetière Montparnasse: c'est celui de M. Jules Lemaitre. in La Vie illustrée N°322 du 16 décembre 1904, page176


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