Auteur - Paul ADAM

  Les Auteurs Nelson

Paul ADAM

Paris 07/12/1862 - Paris 01/01/1920


Collaboration aux Annales Politiques et Littéraires
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Biographie


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Bibliographie Nelson


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   1-Grande Collection   (1 livre)

116 Stéphanie.
Paul ADAM
1915
WEBSTER W.E.
1 Livre trouvé

Bibliographie générale


1885 - Chair molle (Bruxelles) -Brancart 264pp
1886 - Les demoiselles Goubert, Moeurs de Paris (Avec Jean Moréas)
1886 - Le thé chez Miranda (Avec Jean Moréas)
1886 - Soi (Le temps et la vie)
1887 - La glèbe
1888 - Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes (Pseudo..Jacques Plowert)
1888 - Les causes célèbres de la Belgique (PSEUDO Paul Darras) - Savine 38pp
1890 - L’essence de soleil (Les volontés merveilleuses)
1891 - Être (Les volontés merveilleuses)
1891 - En décor (Les volontés merveilleuses)
1891 - Robes rouge (L’époque)
1891 - Vice filial (L’époque) - Kolb : Brel 1898
1892 - Les coeurs utiles (L’époque)
1893 - L’automne (Drame en 3 actes coll. Avec Gabriel Mouret interdit par la censure le 03/02/93)
1893 - Le conte futur - Librairie de l’art indépendant 56pp
1893 - Princesses byzantines : La très pieuse Irène, Anne Comnène
1893 - Les images sentimentales
1893 - Critique des moeurs - Kolb/ Ollendorff1897 /Flammarion 1922 sd
1894 - La parade amoureuse
1895 - Le mystère des foules
1896 - Le cuivre (Drame en trois actes collaboration avec André Picard Comédie parisienne 16/12/95) - Ollendorff
1896 - Les coeurs nouveaux
1896 - La force du mal
1897 - L’année de Clarisse
1897 - La bataille d’Uhde - Ollendorff
1898 - Les tentatives passionnées
1898 - Le triomphe des médiocres - Ollendorff / Flammarion
1898 - Lettres de Malaisie (Réed.1908 La Cité prochaine)
1899 - La force (Le temps et la vie)
1900 - Basile et Sophia - Ollendorf/ Flammarion 1928
1902 - Les mouettes
1902 - L’enfant d’Austerlitz (Le temps et la vie)
1903 - Au soleil de juillet (Le temps et la vie)
1903 - La ruse 1827-1828 (Le temps et la vie)
1904 - Le troupeau de Clarisse
1905 - Le serpent noir
1905 - Combats
1906 - Les lions
1906 - Les mouettes (Pièce en 3 actes Comédie française le 14/11/06) - L’illustration
1906 - Vues d’Amérique - Ollendorff 574pp
1907 - Clarisse et l’homme heureux
1907 - Les feux du sabbat
1907 - La morale de l’amour (La vie des élites)
1907 - Irène et les eunuques
1907 - L’homme heureux
1907 - L’art et la nation (Discours)
1907 - La morale des sports
1908 - Les disciplines de la France - Vuibert
1908 - La morale de l’éducation (La vie des élites)
1908 - La morale de la France
1908 - La morale de Paris
1908 - Les impérialismes et la morale des peuples - Boivin
1908 - Nouveau catéchisme (Le progrès des races)
1908 - Le taureau de Mithra (Le progrès des races)
1908 - L’icône et le croissant
1909 - Dix ans d’art français - Méricant
1910 - Contre l’aigle - Falque
1910 - Le rail du sauveur - Librairie des Annales
1910 - Le malaise du monde latin
1914 - Les visages du Brésil - Lafitte
1913 - Le trust
1913 - Jeunesse et amours de Manuel Héricourt
1913 - Stéphanie - Fasquelle356pp / Nelson1915
1913 - La victoire de la vie, pensées choisies
1915 - Dans l’air qui tremble : Campagne de Belgique 14-15 - Edition de La revue des deux mondes
1916 - Reims dévastée
1916 - La littérature et la guerre- Crès
1916 - L’effort portugais pendant la guerre - Bloud 32pp
1916 - Lettres à l’empereur écrites en 1916
1917 - La terre qui tonne
1918 - Le Brésil - Bloud
1920 - Le lion d’Arras (Le temps et la vie)
1921 - Dédicaces - Paillard (Abbeville) 28pp
1921 - Le seuil de la vie - Flammarion 64pp
1922 - Notre Carthage
1924 - Le culte d’Icare (Le temps et la vie) - Flammarion
1924 - La ville inconnue (Le temps et la vie)
1924 - Dieu (Poème) - Messein (Paris)
Dix ans d’art français sans date
Mademoiselle Dhamelincourt sans date


Chair molle

L'auteur face à la critique


Remy de Gourmont : Le livre des masques 1896

L'auteur du Mystère des Foules fait invinciblement songer à Balzac; il en a la puissance et aussi la force dispersive. Comme Balzac, mais en bien moindre quantité, il écrivit, très jeune, d'exécrables tomes, où nul n'aurait pu prévoir le génie futur d'une intelligence vraiment cyclique; la Force du Mal n'est pas plus en germe dans le Thé chez Miranda que le Père Goriot dans Jane la Pâle ou le Vicaire des Ardennes. M. Paul Adam est pourtant un précoce, mais il y a des limites à la précocité, surtout chez un écrivain destiné à raconter la vie telle qu'il la voit et telle qu'il la sent. Il faut que l'éducation des sens ait eu le temps de se parachever et que l'expérience ait fortifié l'esprit dans l'art des comparaisons et du choix, de l'association et de la dissociation des idées. Un romancier encore a besoin d'une large érudition et de toutes sortes de notions que l'on n'acquiert solides que lentement, par hasard, par le bon vouloir des choses et la complaisance des événements.
Aujourd'hui, M. Paul Adam est dans tout son rayonnement et à la veille même de la gloire. Chacun de ses gestes, chacun de ses pas le rapproche de la bombarde prête à éclater, et s'il résiste au tremblement du coup de tonnerre, il sera roi et maître. Par cette bombarde, j'entends non la grande foule, mais ce large public, déjà trié une fois, qui, insensible à l'art pur, exige néanmoins que ses émotions romanesques lui soient servies enrobées dans de la vraie littérature, originale, fortement parfumée, de pâte longue savamment pétrie, et de forme assez nouvelle pour surprendre et séduire. Ce fut le public de Balzac; c'est le public que M. Paul Adam semble en train de reconquérir.
Le roman de moeurs (je laisse en dehors trois ou quatre maîtres que je n'ai pas à juger ici) est tombé plus bas que jamais depuis un siècle et demi qu'il fut importé d'Angleterre. Négligeant l'observation et le style, dépourvus d'imagination, de fantaisie et surtout d'idées, tant générales que particulières, les façonniers qui assument le métier de narrer des histoires ont déconsidéré la fiction au point qu'un homme intelligent, soucieux de loisirs dignes de son intelligence, n'ose plus ouvrir un de ces tomes et que les quais eux-mêmes se révoltent et s'endiguent contre le flot jaune. M. Paul Adam a certainement souffert de cette crise de mépris: des lettrés mal informés ont cru longtemps que ses romans étaient pareils à tous les autres. Ils en sont très différents.
D'abord par le style: M. Paul Adam use d'une langue vigoureuse, serrée, pleine d'images, neuve jusqu'à inaugurer des formes syntaxiques. Par l'observation: son regard aigu pénètre comme un dard de guêpe dans les choses et dans les âmes; il lit, comme la photographie nouvelle, à travers les chairs et à travers les coffrets. Par l'imagination qui lui permet d'évoquer et de faire vivre les êtres les plus divers, les plus caractéristiques, les plus personnels, il a, comme Balzac, le génie de donner à ses personnages non seulement la vie, mais la personnalité, d'en faire de vrais individus, tous bien doués d'une âme particulière; dans la Force du Mal, une jeune fille est ainsi posée et si nettement sous nos yeux qu'elle en devient inoubliable; malheureusement son caractère fléchit à la fin du roman, trop brusquement résumé. Par la fécondité, enfin, fécondité non pas seulement linéaire et d'abattage de sillons, mais d’oeuvres dont les moindres sont encore des oeuvres.
Il a entrepris deux grandes épopées romanesques que son génie ardent et fier achèvera à l'état de monuments, l'Époque et les Volontés merveilleuses. A lui tout seul il travaille comme une ruche, et au moindre soleil les idées abeilles sortent tumultueuses et se dispersent vers les vastes campagnes de la vie.
Paul Adam est un spectacle magnifique.