N° 051  -  Norman ANGELL  - La Grande Illusion.

Ce livre est tiré en 12 cahier(s) de 32 pages il comporte donc un total de 384 pages
soit 372 pages de texte 12 page(s) en fin de livre.
Primo publication Nelson janvier 1913
in-16, 1fr25, 189 rue Saint-Jacques, 372 + X pp
Illustration : Photo Joseph James Corlyn

-La quatrième de jaquette est utilisée en édition Victor Hugo d'octobre 1912 à janvier 1913.

L'avis de la critique bien pensante de l'époque
Critique Romans-Revue 15 mars 1913

Publié en 1910. La Grande illusion de M. Norman Angell a déjà fait couler beaucoup d'encre, tant dans la presse anglaise, qui le revendique, que dans le monde entier. M. Angell n'est ni un antimilitariste, ni un révolutionnaire, bien que son livre ait suscité dans les deux mondes une tempétueuse révolution d'idées. Ce n'est pas non plus un pacifiste doublé d'un sentimentaliste, un sophiste, ou un idéologue ; c'est un audacieux, un convaincu et un penseur loyal.

On a comparé le retentissement qu'a produit ce livre à l'ébranlement qu'a causé pour l'évolution de la biologie L'Origine des espèces de Darwin ; les Anglais l'ont aussi rapproché de Cobden et de Swift, M. Angell s'est posé en initiateur.

Tolstoï disait : " Plus de nations ! " pour supprimer la guerre. M. Angell ne dit pas : "Faites la paix ", mais : " Ne faites plus la guerre pour les raisons que je démontre. " Dans la première partie de son livre, M. Norman Angell énonce l'axiome universel de la politique internationale et donne la théorie des amis de la guerre au point de vue de l'économie politique. Or, il est impossible d'obtenir aucun avantage économique ou social par la guerre ; la prospérité et le bien-être d'une nation ne dépendent pas de sa force défensive. C'est une grande illusion de le croire, une erreur grossière et dangereuse.

La conquête militaire n'intéresse d'ailleurs aucunement la question financière et c'est un sophisme, une illusion d'optique d'assimiler la richesse d'une nation à l'accroissement de son territoire. De par l'interdépendance financière des Etats du monde moderne, la confiscation, est encore une impossibilité économique, le commerce ne peut être, ni capté, ni détruit par une puissance militaire. Les pays ne sont possédés que par leurs habitants et "pendant que les Dreadnoughts protègent le commerce contre d'imaginaires navires de guerre allemands, les maisons de commerce allemandes suisses et belges, qui sont une réalité, s'emparent des affaires ". M. Angell a passé en France vingt années de son existence ; on s'en doute par ses nombreuses allusions A nos conflits nationaux et par son visible attachement aux intérêts français. Dans le chapitre L'Indemnité de guerre, il fait le tableau de la situation économique de la France et de l'Allemagne après 1870 : " La guerre, dit-il, n'est pas productive. " Le chapitre suivant, Comment l'on possède des colonies, a été lu au Sénat par le rapporteur du budget des colonies (Journal Officiel, 12 -juillet 1911). L'Angleterre ne possède pas des colonies, qui sont, libres en fait et l'Allemagne ne pourrait faire mieux.

Dans la seconde partie, M. Norman Angell expose la question au point de vue psychologique. Avec les amis de la guerre, il cherche quels motifs autres que le motif économique, pourraient pousser à la guerre. Puis, avec les amis de la paix, il dénonce l'inanité des motifs d'ordre moral et d'ordre psychologique. La lutte pour la vie chez l'homme est une lutte contre la nature et non contre ses semblables. La puissance militaire est illusoire en matière d'économie ; le monde a été bouleversé par le développement de la division du travail. La coopération internationale est ici victorieusement exposée.

La troisième partie est la conclusion pratique à tirer de ce livre. Après avoir expliqué comment la défense dépend de l'agression, M. Angell fait entendre la voix de la raison : il faut réformer la politique internationale par la persuasion de l'opinion publique.

Ce livre de puissante dialectique sera lu par tous ceux qui s'intéressent à ces questions. Victor Delille, in Roman-Revue 1913/03/15


Résumé catalogue Que faut-il lire ? Nelson 1923

L’étude la plus forte qui ait été écrite sur les conséquences économiques d’une guerre entre grandes nations. Ce livre, dont le retentissement a été énorme il y a une dizaine d’années emprunte aux évènements actuels un renouveau d’intérêt.

Publicité Lectures pour tous - Octobre 1910


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